La mort, une étape naturelle de la vie
La mort, comme la naissance, est une étape naturelle de la vie ; elle n’est pas une fin mais un passage.
Trop souvent considérée comme tabou dans nos sociétés modernes, elle est évacuée par la plupart de nos contemporains obnubilés par le souci de la jeunesse, de la rentabilité et de la maîtrise.
La majorité d’entre nous rêve d’une mort brutale, dans le sommeil ou l’inconscience et se réfugie dans l’illusion de la possession. Evacuée de notre quotidien, la mort ne cesse de nous hanter. D’où ces images violentes que nous rapportent les médias qui constituent une forme de conjuration de la mort aux allures de spectacle, nécessairement lointaine puisque derrière nos écrans. Que penser de ces films de guerre, de catastrophe et autres polars que nous nous complaisons à regarder ?
On comprend alors pourquoi, lorsque la mort se fait inéluctable, la tentation soit grande d’en maîtriser l’heure… Ce refus de considérer la mort comme partie intégrante de notre vie, d’en accepter le cours, isole ceux qui sont confrontés à la maladie grave. Beaucoup d’entre eux déplorent le manque d’écoute et de soutien de la part de leur entourage voire se sentent rejetés. Quel sens peut revêtir la vieillesse, la maladie, la dépendance pour celui qui ne développe que ces valeurs ?
Est-il possible d’ignorer à ce point que la mort peut survenir à tout instant pour chacun d’entre nous et pour l’ensemble de nos proches ?
Considérer cette évidence, bien loin de constituer une vision macabre, donne sens à la vie et en souligne le prix. Elle nous rappelle l’urgence d’aimer et de traduire cela en actes. Elle nous pousse à nous questionner sur le sens de notre existence, la nature de nos liens avec nos frères en humanité et notre relation à la transcendance, quelque forme qu’on lui prête.